Kum Back est le premier album de type bootleg des Beatles, sorti en . Ce disque pirate, tiré de la diffusion à la radio d'un disque acétate de démonstration, est une ébauche du producteur du groupe, Glyn Johns, de ce qui deviendra plus tard dans l'année l'album Let It Be.
Historique
Durant les séances dites « Get Back » de janvier 1969, les Beatles, secondés de Billy Preston, désirent créer un album avec des chansons enregistrées en direct, possiblement devant public, sans overdubs ni rajouts en post-production. Le producteur et ingénieur de son Glyn Johns est sur place afin d'effectuer les enregistrements. La dernière semaine de janvier, il effectue un mixage qui mêle des chansons complètes, mais pas nécessairement les plus achevées, à d'autres qui ne le sont pas et ajoute des improvisations ainsi que des discussions entre les membres. Il remet sa preuve de concept d'album gravée sur des disques acétate à chacun des Beatles et, malgré avoir répondu aux attentes, son master est unanimement refusé. En mars, le groupe se ravise et Johns reçoit le mandat de réaliser cet album à partir des nombreuses heures d'enregistrements qui dorment chez Apple. Il soumet sa seconde version en et, dans le Beatles Book de juin, on annonce que cet album sortirait à la mi-juillet. Mais afin de laisser la place à l'album Abbey Road qui est cours de production et surtout d'attendre la diffusion du film, la sortie du disque est reportée à une date ultérieure. Cette version ne sortira qu'un demi-siècle plus tard! Une troisième et dernière tentative est effectuée par Johns en janvier 1970 mais le groupe publiera la version de Phil Spector en mai.
On avance que c'est John Lennon lui-même qui remet la copie acétate de la première version de l'album à un journaliste américain qui le donne, à son tour, à un DJ qui permettra sa diffusion en septembre 1969 sur les ondes de stations de radio de Boston, Buffalo et Cleveland. Enregistré par des fans et des pirates, il est publié sur le marché gris sous le nom Kum Back bien avant la sortie officielle du disque Let It Be.
D'après l'auteur Clinton Heylin (en), c'est plutôt en Californie que le bootleg Kum Back est produit pour la première fois, tiré d'une diffusion par des stations radio FM locales. Pressée sur vinyle à Los Angeles, une première version du bootleg circule à Berkeley dans lequel les chansons sont dans un ordre incorrect avec certains titres erronés. À San Francisco, le bootlegger responsable de la sortie du premier bootleg de rock commercialisé, Great White Wonder de Bob Dylan sorti deux mois plus tôt en juillet, « Michael O » en achète un exemplaire et décide de l'améliorer. Il remet les chansons dans l'ordre, utilise les noms officiels, et en fait presser 3 000 copies qui se vendent en quelques jours. 2000 autres copies sont manufacturées et ensuite 1000 autres, toutes vendues rapidement. C'est à ce moment que sa version est elle-même copiée et vendue à rabais, ce qui met un terme à sa contrefaçon. Toutes les copies pirates disparaitront du marché gris à l'arrivée de l'album officiel en mai 1970.
Liste des chansons
L'astérisque dénote une chanson qui sera omise des autres ébauches de Johns ou de la version officielle de l'album Let It Be mais celles-ci sont toutes maintenant entendues sur les disques bonus de sa réédition de 2021. Certaines éditions pirates utilisent des titres alternatifs notés entre parenthèses. Certaines descriptions font référence à l'album officiel de mai 1970.
Toutes les chansons sont écrites et composées par Lennon/McCartney, sauf indications contraires.
Note
Deuxième version
En avril 1969, Johns remanie son travail et remplace la reprise The Walk (en) par des extraits improvisés de Rocker (alias I'm Ready) et Save the Last Dance for Me. Il inclut la chanson One After 909 enregistrée sur le toit ainsi qu'un extrait du bœuf Dig It parce qu'elles sont vues dans le montage préliminaire du réalisateur Michael Lindsay-Hogg. Une nouvelle version de Let It Be, la même prise du qui est retenue pour le single et l'album, est entendue ici. Une version informelle et partielle de la chanson traditionnelle Maggie Mae est aussi rajoutée. En 2021, cette ébauche, reprenant le titre d'origine avec sa pochette calquant celle de l'album Please Please Me, est remixée et incluse dans l'édition Deluxe de la réédition de l'album Let It Be.
Troisième version
Une troisième version, qui prendra rapidement le titre de Let It Be, a été réalisée en janvier 1970 afin d'accompagner la sortie du film homonyme. La chanson Teddy Boy est retirée de cette bande originale et les chansons Across the Universe et I Me Mine, nouvellement mixées par Johns, y sont rajoutées,,. Bien que la chanson Let It Be ait été retravaillée par le groupe quelques jours plus tôt, Johns lui préfère la prise brute du 31 janvier 1969, mais en gardant le nouveau solo du 30 avril, afin de conserver le plus possible le concept d'origine d'album live en studio.
Album Let It Be
C'est Phil Spector qui héritera finalement de la tâche de produire et de mixer le douzième album des Beatles, qui sort le 8 mai 1970, mais, avec ses ajouts orchestraux sur trois titres, dont The Long and Winding Road, il s'éloignera du concept d'origine d'avoir des prises brutes et un son live. George Martin a fait de même en ajoutant cuivres et violoncelles pour le single Let It Be, sorti deux mois plus tôt, que le producteur américain rehaussera ici. Le solo de guitare à saveur rock, enregistré le 4 janvier, est aussi choisi pour la chanson éponyme. Spector conserve l'idée d'y inclure des dialogues entre certaines chansons mais choisi les enregistrements qui semblent avoir la meilleure prestation dont deux autres titres tirés du concert sur le toit. Il réduit la durée de Dig It en plus d'éliminer les improvisations Teddy Boy (qu'il mixe mais laisse de côté) et Rocker/Save the Last Dance for Me, la chanson Don't Let Me Down (déjà parue l'année précédente en face B d'un single et incluse sur la compilation Hey Jude sortie aux États-Unis quelques mois plus tôt) et la reprise en finale de Get Back. Les chansons I Me Mine, dont le master n'a été enregistré qu'en janvier 1970, et Across the Universe, datant de 1968, sont toutes deux rehaussées d'orchestrations.
Notes et références
Note
Références
Articles connexes
- Let It Be (film)
- Concert des Beatles sur le toit
- Let It Be... Naked
- The Beatles: Get Back
- Portail des Beatles



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